Mo a dit

KELMAN James

Helen, jeune femme originaire de Glasgow, vit dans une banlieue de Londres où elle partage un appartement exigu avec sa fille de six ans et son compagnon Mo, un jeune Pakistanais. Elle travaille la nuit comme croupière dans un casino, rentre juste à temps pour envoyer Sophie à l’école et cherche vainement le sommeil pour récupérer de ses nuits blanches. Un matin, en sortant de son travail, elle aperçoit un SDF : elle croit reconnaître son frère Brian disparu depuis longtemps.   James Kelman, romancier écossais moderniste, renoue avec le réalisme social et l’écriture novatrice qui caractérisaient Si tard, il était si tard (NB octobre 2015). Son héroïne exprime ses pensées, ses souvenirs et hésitations dans un long monologue intérieur. C’est la vie sans avenir d’une jeune femme qui ressasse ses conditions matérielles pénibles, ses relations avec ses parents, qui s’inquiète pour sa fille, pour la condition des femmes en général et le racisme qui perturbe sa relation amoureuse. Témoignage vivant du quotidien de nombreuses femmes, ce texte dense, souvent répétitif, au style parlé et âpre, ne comporte pas de chapitres, ce qui en rend la lecture un peu difficile et parfois dérangeante. (C.R.-G. et A.Le.)