Mireille Havet : l’enfant terrible

RETAILLAUD-BAJAC Emmanuelle

&

 

Mireille Havet, vous connaissiez ? Fille d’un « petit peintre » et d’une mondaine désargentée, elle naît au pays de Zola. Éducation buissonnière, rencontres prestigieuses distinguent son adolescence éruptive. Sa plume brillante et précoce, son indépendance rebelle, ses engouements, ses rejets brutaux fascinent ses interlocuteurs dont Paul Fort et Apollinaire ne sont pas les moindres. Elle publie quelques poèmes, un récit, un roman acclamé par Gide, Colette, Cocteau. Lesbienne affichée, séductrice sensuelle, noctambule, elle « frôle le luxe et tutoie le génie » et croise dans la spirale de l’addiction – cocaïne, héroïne – le Tout-Paris artiste et littérateur.

 

Jaquette et avant-propos alléchants ne tiennent pas leur promesse ! Emmanuelle Retaillaud-Bajac reste à une distance clinique, tiède, anecdotique de son héroïne, prétexte à faire vivre une époque, un milieu parisien. Le portrait atone et fade de la rebelle ne parvient pas à émerger de la litanie pléthorique et complaisante des personnages connus qui l’entourent. Pas ou si peu de citations de son « oeuvre ». Rien qui puisse la faire sortir de son anonymat !