MêmePasPeur

GALEA Claudine, POURCHET Marjorie

Légère, l’ombre de ToutVieux est passée par la fenêtre pour rejoindre et accompagner le départ de TouteVieille, sa bien aimée. Tous deux préviennent tendrement leur petite fille, MêmePasPeur, que sa grand mère quitte la terre, et « va se taire pour un temps un peu long ». Ils la mettent en garde contre les matous qui voudraient « ronronner sous [sa] chemise de nuit » depuis que Minou gris a disparu. La curieuse enfant aux extrémités minuscules sait qu’elle aura froid, faim, et même peur, avant que tous se rejoignent dans la magnifique nuit d’un rouge profond. Chaude nuit, aussi présente dans les grandes doubles pages que la neige. Celle-ci couvre la terre, pénétrant, blanche et froide comme la mort, dans la maison. Le climat onirique, les phrases allusives à la typographie dansante, les fenêtres grandes ouvertes sur le ciel laissent pressentir des réalités impalpables, comme la présence invisible des disparus, la réalité de l’au-delà. Cette approche poétique de la vie et de la mort est très riche, mais elle est parfois difficile à percevoir.