On a planté mémé

GAUTREY Émilie, MAES Dominique

 

 

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La fillette décrit avec tendresse sa mémé qui tremble, parce qu’elle est vieille, et sa peau « à rayures». Un jour, sa mère annonce que la grand-mère est partie, on ne la verra plus. Immédiatement, l’enfant se réfugie dans l’imaginaire : maintenant que Mémé est dans la terre, elle va pousser, devenir un pommier magnifique, et une pomme ridée sera comme la joue de l’aïeule.

D’une réflexion réelle d’enfant, les auteurs ont voulu créer une histoire poétique et rassurante sur la mort et le renouveau. Mais le ton semble par trop détaché et allusif ; la grand-mère et l’enfant n’ont pas de relations, la comparaison avec l’arbre demande à être expliquée. L’illustration – fines hachures à la plume, couleurs douces – a le charme de gravures anciennes, et l’arbre ou l’arrosoir humanisés pourraient faire penser à Benjamin Rabier. Malheureusement, certaines images impressionnent, tels le visage tronqué au regard vide de la grand-mère, ou le cercueil dominant la scène de la mise en terre de Mémé.