Ma voix est un mensonge

OCHOA Rafael Menjivar

Mexique. Un acteur, spécialisé dans les rôles de méchants des feuilletons radiophoniques, est au chômage technique. On lui propose alors une mission lucrative pour une branche de la police. Que doit-il faire exactement ? Mystère. Il se doute de deux choses : qu’il lui faudra utiliser son don à contrefaire les voix, et que l’affaire est louche. Il sait qu’il ferait mieux de refuser, mais comment résister à une telle somme quand on vivote avec si peu ?  Ce roman, écrit par un écrivain célèbre d’Amérique centrale décédé en 2011, dégage une ambiance particulière, originale. Il mène du microcosme des acteurs de feuilletons radiophoniques au monde fuyant et incertain de policiers manipulateurs, de journalistes corrompus, de politiciens sans scrupules.  Leur point commun : le mensonge . La voix ne fait pas le moine, et le titre de policier ne garantit pas la vérité et la justice. Chacun joue un rôle, mais lequel ? Le héros-narrateur, impertinent et observateur, en est réduit à errer d’hypothèse en hypothèse. Une myriade de détails et d’histoires donnent de la chair et de la densité à ce roman aux protagonistes bavards, aux dialogues savoureux, qui donne le vertige. Réédition de 2013. (M.D. et T.R.)