L’usine à lapins.

BROWN Larry

Memphis… aux environs de Noël. Une prostituée erre de bars en hommes. Un livreur de viande pour lions cacochymes, victime d’une funeste coïncidence, tue un flic, devient ensuite un assassin récidiviste et entame sa descente aux enfers. Un employé dans une animalerie cuisine les lapins invendus… et quête un peu de réconfort chez un couple déchiré. D’autres épaves humaines entremêlent leurs dérives et se faufilent dans cette histoire dont les rebondissements surréalistes et souvent pervers égarent le lecteur. Tous ces paumés en déshérence agissent par pulsions, mutilés par une enfance inoubliée, aux blessures profondes, et traînent une vie douloureuse, poignante, désespérée. Leurs rapports aux autres, agressifs et conflictuels, expriment une soif éperdue de tendresse et d’espoir que peu entreverront. Ce roman dur, sombre et haletant, débité en courts chapitres, est bien dans la mouvance de Fay (NB janvier 2003). Il en demeure des images fortes : beauté des paysages sous la neige, folklore animalier, brumes d’alcool, sexe et drogue, atmosphères lourdes et situations sordides. Le tout scandé par la country music.