Chansons populaires de l’ère Showa

MURAKAMI Ryû

Sur un air de chanson de karaoké, six jeunes garçons, la vingtaine, se réunissent régulièrement dans la banlieue de Tokyo, traînant leur ennui : ils jouent à “pierre-papier-ciseaux” en sirotant une sorte de saké. Un jour, saoul, l’un d’entre eux égorge Midori, une femme proche de la quarantaine. Ses amies du groupe des Midori la vengent. On assiste alors à une escalade dans l’utilisation des armes entre les deux bandes : couteau, pistolet, lance-roquettes, bombe… sur fond de musique de karaoké.

 

Dès le début du livre, le lecteur perçoit une violence sourde, inquiétante, angoissante. Il se sent mal à l’aise dans cet univers nihiliste, désabusé et étrange, que décrit Ryû Murakami (Love & Pop, NB mars 2009), reflet d’un certain monde japonais où la solitude règne, où l’on ne communique plus. L’écriture crue, variée, imagée et forte, évoque cette force extrême dans son irrationalité et son absurdité qui sombre dans l’horreur.