Lumière du rat

GRAINVILLE Patrick

Clotilde a pour refuge ses études sur Mallarmé et la danse classique. Elle se reconnaît dans les héroïnes glacées du photographe Helmut Newton et éprouve une étrange fascination pour Dante, le rat apprivoisé de son voisin. La pulpeuse Armelle, sa soeur, et son amie Carine, sorte d’amazone intrépide, l’entraînent dans leurs aventures. Après peurs, dégoûts, hésitations, Clotilde perdra sa virginité, tuera le rat et frisera la démence avant de se sentir libérée.  Patrick Grainville est fidèle à ses fantasmes, à un univers insolite où la pureté côtoie la luxure, où la réalité charnelle s’oppose à un monde onirique, où la pensée cartésienne s’efface devant le rêve et l’improvisation. Les êtres qu’il présente, les femmes surtout, se laissent guider par leurs pulsions et se révèlent fragiles. L’histoire, ténue, est sauvée par son écriture flamboyante, lyrique, tout en arabesques, qui s’exaspère tant dans la description de paysages maritimes que dans celle de corps en mouvement. Sensualité et érotisme sont partout présents, trop sans doute, mais diablement séduisants.