Longtemps je me suis couché de bonheur

PICOULY Daniel

Orly 1964, un ado de quinze ans croise dans une librairie une jeune fille qui achète À la Recherche du temps perdu et à qui il donne le prénom d’Albertine. Ainsi débute une journée sous le signe de ce grand écrivain… avec notamment un professeur de littérature qui s’efforce de faire partager sa passion à ses collègues et ses élèves. Après de multiples péripéties apparaît alors Céleste, héroïne de Proust encore vivante.

Au début, on ne sait si Daniel Picouly (Quatre-vingt-dix secondes, Les Notes juin 2018) se moque de Proust ou le célèbre dans cet ouvrage d’un humour potache, qui accumule, comme l’annonce son titre, scènes burlesques et jeux de mots… Le lecteur est perplexe, hésitant. A-t-on le droit de rire de l’illustre écrivain ? Cependant, au fil des pages, on réalise que sous la dérision, ce livre veut à sa manière rendre hommage au texte fameux et à la « grande littérature », avec de nombreuses références. Se déroule en même temps, vivant, attachant, le quotidien d’un collège et d’une cité de banlieue dans les années 70. De quoi s’amuser. Ou s’agacer. (L.D. et M.W.)