L’oiseau.

OH JUNG-HI

Quelque part en Corée, dans une banlieue surpeuplée… Amenés par leur père après la mort de leur mère et quelques errances chez des parents peu coopératifs, deux enfants rejoignent l’univers sordide d’une “maison-usine”. Umi, la fillette de onze ans, assume seule son jeune frère dans un habitat insalubre ; ils subissent un voisinage aux cruautés quotidiennes et aux rares compassions. Seul un oiseau captif mais chanteur éclaire cette désespérance. Alors Umi écrit un journal. Des détails d’un réalisme douloureux sont savamment entrelacés à des rêves d’évasion nourris de séries de télévision, aux mythes et légendes coréens, aux souvenirs d’une enfance volée par un père alcoolique et violent.

 

Des chapitres courts composent ce beau roman pudique, dans l’esprit de L’Âme du vent (N.B. déc. 1991), où un crescendo bien maîtrisé amène des révélations dramatiques.On quitte Umi et l’oiseau sur le chemin de leur destinée : vision poétique et picturale.