Libération

MÁRAI Sándor

En 1945, au vingt-quatrième jour du siège de Budapest par l’armée russe, Elisabeth est épuisée. Elle doit trouver une nouvelle cachette pour son père, un savant reconnu, pourchassé par les nazis. Tandis que les immeubles tombent sous les bombes et que les combats de rue font rage, elle trouve abri dans une cave avec un groupe de cent quarante personnes. Seul survivre importe et elle constate que, malgré quelques alertes angoissantes, c’est moins inhumain qu’il ne semble. En attendant la libération, chacun anticipe l’ordre nouveau qui s’instaurera bientôt…  L’austère économie de l’écriture met bien en valeur les questions majeures que pose ce roman. Peut-on changer ? Est-ce envisageable de reprendre une vie à zéro ? La souffrance améliore-t-elle les hommes ?… Par le biais de l’héroïne, un peu de foi et d’espérance traverse le ton de désenchantement général de ce récit grave et désincarné, rédigé en 1945 et repris vingt ans plus tard (le fond tout au moins ) dans Mémoires de Hongrie (NB janvier 2005). La seconde mouture ayant été publiée en premier, selon la volonté de l’auteur.