« Lèvres pêche »

CUI ZI'EN

Pour avoir émasculé son fils unique, homosexuel, un médecin est détenu dans une prison chinoise. Il se souvient. Dans sa clinique, un malade à l’agonie lui avait raconté sa vie : orphelin, adolescent différent, il avait plus tard aimé d’un amour profond et sans retour un ami qu’il avait perdu ; et jamais il ne passa à l’acte. Le fils du médecin, lui, avait révélé avoir apprécié les plaisirs de la chair, vécu librement maintes aventures avec des hommes, sans remords mais sans échapper à la « vacuité »…

 

L’auteur, Cui Zi’en, acteur et réalisateur, écarté de l’enseignement après son « coming out » révèle le malaise des homosexuels en Chine. Plein de fièvre et d’ombre, son roman n’est pas un livre de combat, plutôt un jeu de quelques monologues, de récits d’expériences excitantes et douloureuses, de frustrations et de tendresses. Servie par une belle écriture, poétique, parfois crue, cette longue réflexion sur l’attirance et l’amour entre hommes dans une société où différence rime encore avec intolérance peut troubler.