L’étranger

RINGI Kjell

Un étranger arrive dans un pays où un roi et son peuple vivent en paix. Il est vraiment différent : c’est un géant. Le malaise s’installe dans le pays, et l’on use de tous les moyens pour tenter de le faire partir : diplomatie, émissaire, armée, et même la manière forte avec un canon… dérisoire ! Mais l’étrange étranger se met alors à pleurer, à pleurer, au point d’inonder le pays. La montée des eaux pousse les notables jusqu’à hauteur des yeux du géant.  Un énorme pied face à de minuscules personnages qui font penser à ceux d’Éric Battut : l’histoire et l’image se mettent au service d’une caricature du refus de l’étranger. Armée et notables guindés dans des uniformes qui rappellent ceux de la 3e République, costaud qui soulèvent des haltères, roi à quatre pattes qui tient son sceptre comme un hochet : humour et dérision jouent à plein pour épingler la méfiance à l’égard de celui qui n’est pas du pays. La démarche amuse un temps, mais la chute déconcertante enlève son intérêt à une histoire qui revisite un thème largement rebattu. (M.T.)