Les vies multiples d’Amory Clay

BOYD William

En 1977, dans sa paisible retraite Ă©cossaise, Amory Clay retrouve des dossiers oubliĂ©s ; le passĂ© renaĂźt. En 1908, dotĂ©e par son pĂšre d’un prĂ©nom masculin, elle y puise son originalitĂ© et affirme trĂšs jeune un fort caractĂšre. Pour ses sept ans, son oncle, photographe, lui offre un petit Kodak et l’initie Ă  la prise de vues : c’est le dĂ©clic et, dĂ©laissant rapidement ses Ă©tudes, elle devient son assistante. Elle dĂ©couvre la bonne sociĂ©tĂ© londonienne, puis le monde de la nuit, sĂ©journe Ă  Berlin d’oĂč elle revient avec un reportage qui fait scandale. C’est le dĂ©but d’une carriĂšre de reporter et de nombreuses aventures amoureuses. Choisissant la forme autobiographique, William Boyd (Solo, NB mai 2014) retrace l’itinĂ©raire d’une femme nĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle, tĂ©moin actif d’évĂ©nements majeurs et de plusieurs guerres et qui mĂšne avec passion sa vie professionnelle et amoureuse. DĂ©coupĂ© en Ă©poques, son journal ouvre chaque chapitre par une anecdote quotidienne et la redĂ©couverte d’une photo qui ranime le souvenir. Avec prouesse, l’auteur exalte le talent et la gĂ©nĂ©rositĂ© fĂ©minine et Ă©vite le sentimentalisme. La troublante vĂ©racitĂ© du ton, soutenu par la prĂ©sence d’images surannĂ©es, parvient Ă  crĂ©er un personnage d’une rĂ©alitĂ© confondante. (M.R. et J.D.)