Les nuits de Williamsburg

CHOURAKI Frédéric

Samuel Goldblum est un Ă©crivaillon qui affiche son homosexualitĂ© et sa judĂ©itĂ©. Son Ă©ditrice le congĂ©die en lui reprochant ses dĂ©fauts littĂ©raires et personnels, son narcissisme et ses obsessions. Il quitte le Marais, part pour Williamsburg, quartier de New York qu’il imagine comme le sĂ©same d’une nouvelle vie… AprĂšs une errance pouilleuse, il est recueilli par des Hassidi ultra orthodoxes pour la fĂȘte de la Souccoth. Il se prend pour un juif mystique et envisage d’Ă©pouser la fille nymphomane du rabbin ! Dans un sursaut de luciditĂ©, il se sauve pour rechercher les derniers tĂ©moins de la Beat generation. Retrouvera-t-il l’inspiration ?  On pourrait faire Ă  FrĂ©dĂ©ric Chouraki (Ginsberg et moi, NB novembre 2008) les mĂȘmes reproches qu’encourt l’auteur licenciĂ© au dĂ©but du roman ! L’humour juif, les plaisanteries sur les gays – gĂ©nĂ©ralement cantonnĂ©es au dessous de la ceinture –, la cruditĂ© du langage, font sourire. Mais leur prĂ©sence rĂ©pĂ©titive est aussi lassante que le narcissisme du hĂ©ros. On a du mal Ă  s’intĂ©resser Ă  des personnages caricaturaux. Le dĂ©lire final d’une apparition de Jack Kerouac, prĂ©lude Ă  des considĂ©rations philosophiques plutĂŽt convenues, termine un ouvrage qui reste assez superficiel. (D.D. et D.A.)