Les mots qui tuent

LESTRADE Agnès de

Depuis toujours, Mara est silencieuse, gardant pour elle ou pour son carnet rouge ses sentiments pour sa mère : cette dernière ne lui a jamais prodigué un signe de tendresse et elle l’utilise comme mannequin ambulant pour ses créations de couturière. Mais en 4ème tout change avec l’arrivée de Clara qui va lui apprendre à boire et à fumer. Pour l’impressionner, Mara va jusqu’à proférer un mensonge, accusant le jardinier de sa grand-mère de l’avoir violée. Celui-ci se pend.En quelques pages tout est dit : les essayages interminables, les moqueries des copines, l’incapacité de Mara à communiquer, sa solitude et aussi sa soumission. Mannequin pour sa mère, elle est éblouie par Clara qui lui semble apporter la liberté ; elle ne peut lui avouer qu’elle n’a jamais couché avec un garçon et invente un mensonge énorme, un viol, pour jouer les affranchies. Même l’affection et la complicité qui la lient avec sa grand-mère ne lui permettront pas de revenir en arrière.