Les fausses innocences

JOB Armel

1962, dans un village de Belgique germanophone. Un soir d’orage, Roger, le bourgmestre, recueille le mĂ©decin accidentĂ© sur le bord de la route et, contre son grĂ©, le dĂ©pose devant chez lui. Ce dernier Ă©tait en train de quitter sa femme, Mathilda, leur couple s’Ă©tant mal remis du dĂ©cĂšs de leur fillette, six ans plus tĂŽt. Le surlendemain, Mathilda vient dĂ©clarer la mort de son mari, survenue en Allemagne de l’Est la veille. Roger, surpris, aimerait y croire, mais soupçonne un meurtre. Amoureux transi, il dĂ©cide de tout faire pour la protĂ©ger. Mais est-ce nĂ©cessaire?

 

L’ambiance est poisseuse et dĂ©sabusĂ©e dans ce village encore marquĂ© par la guerre et ses morts. Le roman, fortement psychologique, repose sur ses personnages principaux aux secrets, failles et nĂ©vroses plus ou moins avouables. Roger, vieux garçon obĂ©issant et fidĂšle, entretient une relation sans beaucoup de tendresse avec sa mĂšre, vaguement hypocondriaque et volontiers culpabilisatrice. Quant Ă  Mathilde, elle voue un culte inquiĂ©tant Ă  sa dĂ©funte fille. Des Ă©vĂ©nements survenus pendant la guerre, progressivement dĂ©voilĂ©s, les lient fortement. Cette profondeur humaine, une Ă©criture fine et prĂ©cise et de vraies surprises forgent un roman noir de qualitĂ©, dĂ©jĂ  paru chez Robert Laffont en 2005.