Lâcher sa main

VIDAL Séverine

Comment et quand se résoudre à quitter une mère fragile qui sombre dans des crises de plus en plus rapprochées ? Le jour où elle ne reconnaît plus sa fille, comme elle le lui a indiqué elle-même. Et voilà Fleur embarquée avec une joyeuse bande de farfelus sur le bateau d’Alfredo, pour un « demi-tour du monde ».De la Normandie à la Baltique, la jeune fille en rupture de lycée alterne souvenirs et journal de bord. Elle esquisse le portrait d’une mère aimante dont la folie douce l’enchante et l’embarrasse, jusqu’aux crises qui l’ont amenée dans un service psychiatrique dont l’ambiance désespère Fleur. On comprend comment l’enfant a pris la direction de ce couple sans homme, on découvre ses soins, son amour, sa patience. Au final, qui a lâché la main de qui ? Et quand ? L’écriture sobre suscite l’émotion sans apitoiement et offre le recul de l’humour lors des épisodes mettant en scène les marins d’eau douce du Tony Truand. Même quand elle est partagée entre la séduction de « Vampire », dandy issu de la bonne société et l’amour de Tristan, le récit reste tonique et optimiste.