Les mille et un jours des Cuevas

FLORENSA Juan Manuel

C’est Ă  seize ans que RĂ©gis va dĂ©couvrir la vie d’Antonio Cuevas, son grand-pĂšre d’origine andalouse, un anarchiste, rĂ©publicain inconditionnel, antifranquiste virulent, il quitta Barcelone en pleine guerre civile pour se rĂ©fugier en France, pays de libertĂ© qui l’accueillit si mal, lui et ses semblables, au camp d’ArgelĂšs. DuretĂ© de l’exil, violences des combats, trahison meurtriĂšre sont perçues par RĂ©gis, jeune homme romanesque, se rĂȘvant le bras armĂ© de la vengeance familiale. Et c’est du cĂŽtĂ© de SĂ©ville qu’aura lieu une rĂ©union familiale pleine de surprises dans laquelle la douceur des retrouvailles tempĂšrera l’ñpretĂ© des convulsions du monde passĂ© et prĂ©sent.

 

À la fois catharsis et mĂ©morial, cette longue saga de la tribu Cuevas, qui court sur quatre gĂ©nĂ©rations, regorge de destins funestes et d’éclaircies amoureuses. Servi par une langue rude, vivante, aux expressions crĂ©atives – Franco est affublĂ© de maintes dĂ©nominations caricaturales –, le rĂ©cit bouillonne, s’étire et frĂŽle, dans sa conclusion, un mĂ©lodrame qui contraste avec des tragĂ©dies historiques avĂ©rĂ©es. De cette Ă©popĂ©e aux images parfois insoutenables, oĂč se retrouve le style narratif de Sicaire (NB janvier 2007), se dĂ©tache la personnalitĂ© forte d’un hĂ©ros toujours douloureux.