Chanson de la ville silencieuse

ADAM Olivier

Un soir, son pĂšre est parti. On a retrouvĂ© sa voiture au bord du fleuve avec sa guitare Ă  l’arriĂšre. Il avait aussi laissĂ© ses santiags : suicide ? Depuis, pour son public, le chanteur est mort. Mais pour elle, son « oiseau » ? Lorsque des amis lui disent, photo Ă  l’appui, qu’ils l’ont croisĂ© Ă  Lisbonne, elle part Ă  sa recherche. Qui est-il vraiment ? Des images, des paroles, des comportements refont surface
 Un chemin sans doute nĂ©cessaire pour accepter l’absence.  Olivier Adam (La renverse, NB mars 2016) se penche sur la vie d’une idole de la chanson des annĂ©es quatre-vingt. Au rythme syncopĂ© de phrases courtes, par la voix de la fille, il transcrit le chant du souvenir impĂ©rissable de l’auteur inspirĂ©, une vie Ă©clatĂ©e entre vibrations sonores et mutisme du musicien solitaire, de la vedette harcelĂ©e et aspirant au calme. Un personnage de lumiĂšre et de tĂ©nĂšbres, portĂ© aux extrĂȘmes par la bande de copains mais distrait avec l’enfant sage et studieuse. On peut se lasser de ces incantations filiales mais aussi se laisser bercer, consoler par la musique des mots, le ton chaud, tendre et douloureux, qui dessinent une personnalitĂ© attachante. (M.-A.B. et C.M.)