Les maux bleus

Ses parents partent manifester contre le mariage pour tous et elle doit les accompagner, à contrecoeur et en contradiction totale avec ce qu’elle est, ce qu’elle a senti grandir en elle ; elle aime les filles. Quand elle voit sur un balcon deux femmes s’embrasser amoureusement en signe de révolte, elle se sent lâche et quitte le cortège. Le soir elle dit tout à ses parents qui la mettent à la porte. À 17 ans, elle est à la rue, seule, avec son cahier bleu comme confident.

La prise de conscience de l’homosexualité, la montée du désir, le rejet des pairs et, bien plus grave, des parents, sont analysés avec une finesse qui suscite émotion et empathie. Construit en deux parties, le roman se déplace sur une amie de l’héroïne qui a son secret elle aussi ; elle a deux mères. Et c’est dans ce foyer particulier mais chaleureux que la lycéenne chassée de chez elle trouve refuge. L’auteure a une intention évidente et réussit un roman sensible, bien écrit et utile. Une postface donne des statistiques d’adolescents rejetés de leur famille à cause de leur « coming out » et des adresses utiles pour les aider à trouver de l’aide. (A.-M.R. et M.-T.D.)