Les Larmes

QUIGNARD Pascal

Nithard et Hartnid, jumeaux, sont petits-fils de Charlemagne. L’abbaye de Saint-Riquier, cĂ©lĂšbre pour son atelier de copistes, abrite leur enfance et leur dispense un enseignement de qualitĂ©. L’Ă©tude Ă©touffe Hartnid qui ne rĂȘve que grands espaces et contrĂ©es lointaines ; il s’éloigne Ă  jamais. Nithard, au contraire, devient abbĂ© laĂŻc de Saint-Riquier et chroniqueur de la geste des Francs. Il « invente » le français, retranscrivant le texte des Serments de Strasbourg prononcĂ© le 14 fĂ©vrier 842, premiĂšre trace Ă©crite de notre langue et texte fondateur de l’Europe.

 

   Pascal Quignard (Mourir de penser : Dernier royaume IX, NB novembre 2014) oppose le destin des deux frĂšres par le jeu d’une anagramme de leur prĂ©nom. Retraçant de façon souvent symbolique l’histoire du Haut Moyen Âge et de la renaissance carolingienne, il Ă©tudie les origines de la langue et de la littĂ©rature française Ă©voquĂ©es Ă  travers les grands textes mĂ©diĂ©vaux, la CantilĂšne de sainte Eulalie et la Chanson de Roland. Par la magie de la langue mĂ©taphorique et de la construction, il dĂ©roule au rythme des Ă©crits de l’Ă©poque un roman ensorcelant, Ă©maillĂ© de fragments de contes, de faits historiques, de lĂ©gendes. L’ensemble, dont l’écriture est pure poĂ©sie, Ă©tincelle, Ă©tonne, tant l’imaginaire et l’érudition s’accordent Ă  la perfection. (P.H. et A.Be.)