Les géants

MINVILLE Benoît

Marius, fils de pêcheur, presque 20 ans, rêve – en secret – de mettre les voiles. Esteban, gitan, fils de gitan, est – en secret – amoureux fou d’Alma, la soeur de Marius son meilleur ami. Les deux sont épris de liberté et vivent en marge, tout comme leurs pères eux aussi meilleurs “potes”. Un jour, un revenant fait irruption et s’immisce avec ténacité. Comme une déferlante, sa présence corrode les caractères et les sentiments, noie les acquis et les certitudes, chamboule et remet en question.

 

 

Marius est-il le héros de l’histoire ? Oui et non, en tout cas pas seulement. Tous les personnages sont importants, tous sont et parlent juste, les pieds bien plantés dans leur milieu où l’intellectualisme et l’élégante langue ne sont pas de mise. Leurs liens, indéfectiblement entrecroisés, les font vivre. Chacun à sa manière protège l’autre, même si les formes n’y sont pas. Très vite on sent venir l’ “embrouille” qui ne laissera personne indemne. À coup sûr, ce roman psychologique, qui enfle comme la colère, n’accrochera que des adolescents confirmés capables d’apprécier un texte somme toute assez long, cru parfois, où amour, tendresse, haine, violence et vengeance sont indissociables.