Les collines de Belleville

GOLDSCHMIDT Georges-Arthur

1938. Pour le soustraire aux persĂ©cutions nazies, Arthur, dix ans, protestant allemand de souche israĂ©lite, est exilĂ© en Savoie oĂč il obtient la nationalitĂ© française. Il sĂ©journe dans un orphelinat, y subit des chĂątiments corporels et constate l’éveil d’une sexualitĂ© douteuse. Étudiant Ă  Paris, il est appelĂ© sous les drapeaux en 1953 et fait son service militaire en Allemagne. LĂ , il continue Ă  ĂȘtre douloureusement tiraillĂ© par sa double appartenance qu’il assume mal et vit comme une trahison. DĂ©mobilisĂ©, il rentre en France, entame une carriĂšre de professeur d’allemand et Ă©pouse une jeune collĂšgue. L’auteur, s’inspirant Ă  nouveau de son itinĂ©raire personnel (Le recours, NB avril 2005), braque le projecteur sur la psychologie tourmentĂ©e de son hĂ©ros, sous l’emprise d’une honte quasi obsessionnelle. Se mĂ©langent dĂ©goĂ»t d’un corps et d’une judĂ©itĂ© qu’il habite mal, Ă©chec constant Ă  harmoniser ses racines allemandes, juives et françaises, sentiment aigu d’ĂȘtre un planquĂ© de l’Histoire ayant Ă©chappĂ© aux atrocitĂ©s subies par les Juifs. Un long monologue, non dĂ©nuĂ© de qualitĂ©s littĂ©raires, ressasse Ă  l’envi, dans un dĂ©sordre chronologique, les angoisses d’Arthur. Sombre version du Juif errant. (L.K. et A.Be.)