Les blessures du silence

Une femme disparaît. Mandaté par son chef, qui semble s’intéresser de façon très personnelle à l’affaire, le major Yoann Clivel, assisté de son coéquipier, suit plusieurs pistes dont celle du mari à la personnalité ambiguë…  Tandis que le major, personnage récurrent, et ses enquêteurs s’impliquent dans l’affaire en miroir de leurs blessures intimes, quelques chapitres révèlent, comme dans un dramatique compte à rebours, certains épisodes de la vie cauchemardesque de la jeune femme dans les mois précédant sa disparition. Journaliste, réalisatrice de nombreux films documentaires et spécialiste de phénomènes surnaturels, Natacha Calestrémé a coutume, sous couvert de romans (Les racines du sang, NB septembre 2016), de traiter de sujets qui lui tiennent à coeur. Ce thriller psychologique, aux épisodes paranormaux peu vraisemblables, a surtout pour intérêt de dénoncer le harcèlement moral dans un couple à travers le personnage du mari, un pervers narcissique manipulateur dont le comportement sournois et sadique, parfaitement décrypté, provoque chez sa femme angoisse et perte d’estime de soi. C’est un plaidoyer fort convaincant en faveur de la prise en compte par la justice de cette violence invisible qui peut détruire des vies. (A.-M.G. et M.-N.P.)