Embruns

MEY Louise

Une famille de Parisiens dynamiques – pĂšre Ă©diteur, mĂšre architecte, deux adolescents, Bastien et Marion – arrive pour un week-end dans une Ăźle bretonne. Marion disparaĂźt alors qu’une violente tempĂȘte isole l’üle et ses habitants. Sans tĂ©lĂ©phone ni radio, le pĂšre recrute quelques habituĂ©s du bistrot pour ratisser la petite Ăźle, alors que la mĂšre immobilisĂ©e par une chute les attend, anxieuse. Les lieux les plus dangereux sont explorĂ©s en vain, jusqu’au moment oĂč ils dĂ©couvrent une grange abandonnĂ©e, puis un souterrain
 Louise Mey affectionne les situations scabreuses, les relations humaines malsaines et inquiĂ©tantes (Les ravagĂ©(e)s, NB septembre 2016). Elle rĂ©cidive dans le sordide, imaginant un couple pervers, dont les goĂ»ts sadiens ont fait des victimes innocentes, dont une jeune femme originaire de l’üle. Ce territoire isolĂ©, balayĂ© par des vents chargĂ©s de menaces, devient le thĂ©Ăątre d’une vengeance implacable et interminable, oĂč les victimes traquent leurs chasseurs, les laissent Ă©chapper le temps d’un court rĂ©pit, les reprennent, faisant durer le martyre, l’expiation. Une construction reposant sur de trĂšs courts chapitres renforce l’atmosphĂšre anxiogĂšne. PlongĂ©e Ă©touffante dans l’univers de la sociopathie, ce « jeu » du chat et de la souris est parfois Ă  la limite du supportable. (M.Bi. et M.O.)