Les Bienveillantes

Max Aue, industriel cynique, raconte sa guerre : membre de la SS, il a suivi, dès 1941, la Wehrmacht sur le front de l’Est pour surveiller les opérations d’élimination des juifs et des bolcheviks ; puis gère à Berlin la main-d’oeuvre juive. Cette vaste fresque historique, minutieusement documentée, met en scène la guerre dans sa cruauté, les massacres massifs, ainsi que le régime national socialiste avec ses intrigues d’appareil et ses luttes de terrain. Elle aborde le coeur de la doctrine nazie, racisme, antisémitisme et la philosophie de la guerre : droit de tuer, devoir d’obéissance et sacrifice à un devoir et un destin communs. S’y mêle l’histoire intime d’un héros à la personnalité complexe, homosexuel aux tendances incestueuses  mais  érudit, passionné de littérature et de musique. Le lecteur ne doit pas être rebuté par l’aisance avec laquelle l’auteur évolue dans l’organigramme compliqué des grades allemands et des rapports entre les services. Ni par la cruauté de certaines descriptions ou la crudité de scènes érotiques et physiologiques. Mais se laisser porter et  bouleverser par une telle vigueur romanesque.