Les années à rebours

TERRANOVA Nadia

Messine, 1977. Aurora, fille du « fascistissime » directeur de la prison, rencontre Giovanni, fils d’un avocat communiste. Chacun rêve d’échapper à sa famille, protectrice et étouffante. Elle, après la naissance de leur fille Mara, commence à s’émanciper et reprend ses études avec conviction. Lui, rêveur idéaliste, tente vainement de s’intégrer dans des actions révolutionnaires violentes. Velléitaire et inconstant, il dérive peu à peu vers la mélancolie puis vers la drogue. Le couple n’a plus en commun que Mara, sur laquelle chacun se replie. Mais, dans les années 80, il y a pire que la drogue…  Ce premier roman d’une jeune auteure, qui a déjà écrit pour la jeunesse, se penche sur deux « enfants du siècle » mariés trop jeunes. La déploration d’une jeunesse perdue s’étire tout au long de pages au style concis, vigoureux et efficace. Une ville provinciale au milieu des « années de plomb » en est le cadre oppressant. L’histoire triste d’un couple raté, né sous une mauvaise étoile et au mauvais moment, est somme toute banale. L’absence d’intrigue véritable est cependant corrigée par une grande sensibilité, une attention toute en finesse au destin des personnages et à la fin des utopies. Prometteur. (M.Bi. et M.-C.A.)