L’enfant élu

Après une incantation aux esprits, en guise de prologue, l’auteur, né en Mongolie, au pied des monts Altaï, raconte l’histoire de Hynndynn, un nouveau-né trouvé près de sa mère mourante dans une hutte glaciale, dans les années 1730. Enlevé par des Mandchous, ceux-ci l’élèvent à leur manière, le coupent de ses racines, pour en faire l’instrument de la reconquête par la Chine de ces tribus Touvas auxquelles il appartient. À dix-huit ans, Hynndynn revient chez lui, retrouve ses terres ancestrales, la vie sous la yourte, l’hospitalité traditionnelle, la steppe, le vent, les chevaux. Il a su garder dans le secret sa propre langue, va organiser les tribus pour résister à l’envahisseur, s’opposer au bouddhisme que les “étrangers” veulent leur imposer.  Après des études à Leipzig et un retour en Mongolie, l’auteur s’attache à préserver les traditions mongoles, abordées dans ses autres livres (Sous la montagne blanche, NB juin 2004). Son roman est dense, déconcertant, avec de savantes discussions et des personnages attachants qui luttent pour leur survie.