Le siège de l’aigle.

FUENTES Carlos

Mexique, 2020. Une camarilla de requins de la politique s’affaire à préparer la relève du Président de la République dont le mandat expire dans trois ans. À ce jeu, les coups les plus tordus sont permis et il est essentiel de voir loin. Militaires, ministres, maîtresses, anciens présidents, s’affrontent pour la course au « siège de l’aigle », le palais présidentiel. Le pays étant privé de tout système de télécommunications, ils sont contraints de communiquer par lettres ou bandes sonores enregistrées. Peuplé de héros cyniques et machiavéliques, conçu comme un recueil de correspondances, écrit dans un style épistolier d’une grande élégance, le roman emprunte à l’univers glacé de Les Liaisons dangereuses. La peinture des moeurs politiques, crue et féroce, bien que située dans le futur et au Mexique, est valable pour nombre des démocraties actuelles.

 

Une fois admise la convention autorisant les correspondants à délabyrinther sur le papier leurs pensées les plus intimes, le lecteur se laisse peu à peu envoûter par cette dénonciation de salubrité publique, thème cher au grand auteur mexicain, celui de Les années avec Laura Díaz (NB juillet 2001).