Les Temps perdus

VILLALOBOS Juan Pablo

Teo, soixante-dix-huit ans, peintre ratĂ© et ex-vendeur de tacos, vit Ă  Mexico dans un immeuble occupĂ© par des personnes ĂągĂ©es et
 une cohorte de cafards. Tous les habitants, sauf lui, appartiennent Ă  un cercle littĂ©raire dirigĂ© par Francesca, sa voisine. Il partage son temps entre la lecture de la ThĂ©orie esthĂ©tique d’Adorno, ses conversations avec Juliette, la maraĂźchĂšre rĂ©volutionnaire qui vend des tomates pourries, la boisson, ses rĂȘves, les visites de deux jeunes, l’un mormon, l’autre anarchiste, et ses frĂ©quentes disputes avec Francesca et son groupe.   Juan Pablo Villalobos poursuit sa trilogie sur l’état du Mexique contemporain (Si nous vivions dans un endroit normal, NB dĂ©cembre 2014), en livrant cette satire sur l’état de pauvretĂ©, de dĂ©sespĂ©rance et de corruption de son pays. Le narrateur, Ă©crivain Ă  ses heures, est un personnage jubilatoire qui fait d’Adorno son maĂźtre Ă  penser et met en cause la culture de masse. Les personnages sont tous excentriques, l’écriture savoureuse. Le rĂ©cit, plein d’un humour loufoque, dĂ©sopilant parfois, alterne souvenirs de jeunesse et temps prĂ©sent. Il est pourtant difficile Ă  suivre car un peu dĂ©cousu, truffĂ© de noms d’artistes mexicains dont la cĂ©lĂ©britĂ©, mis a part le couple Frida Kahlo-Diego Rivera, n’a pas atteint la France. Dommage. (A.M. et M.-N.P.)