Le roman de Louise

GOUGAUD Henri

Louise naĂźt de pĂšre incertain en 1830 au « ChĂąteau » de Vroncourt, Haute-Marne. Sa mĂšre y est servante. Le propriĂ©taire – son grand-pĂšre ? – lui apprend Ă  lire, Ă  raisonner et Ă  dĂ©chiffrer les mille curiositĂ©s d’une nature dont elle est passionnĂ©e. Les dĂ©shĂ©ritĂ©s, hommes et bĂȘtes, retiennent son intĂ©rĂȘt. Institutrice, elle Ă©crit des poĂšmes, correspond avec Victor Hugo, milite ardemment dans les instances rĂ©volutionnaires, contre NapolĂ©on III et contre Thiers lors de la Commune en 1871. Souvent emprisonnĂ©e, dĂ©portĂ©e en Nouvelle-CalĂ©donie, elle meurt Ă  Marseille en 1905 aprĂšs une vie de rĂ©voltes qui ont changĂ© la vie ouvriĂšre. Le caractĂšre excessif d’une hĂ©roĂŻne en recherche constante d’absolu – elle aurait pu trouver Dieu – sĂ©duit un auteur au talent reconnu de conteur (L’Enfant de la neige, NB dĂ©cembre 2011). Dans un style emphatique au lyrisme sans retenue, le romancier exploite son imagination exubĂ©rante qui exalte les faits avĂ©rĂ©s d’une biographie romancĂ©e avec dĂ©lectation. La Vierge Rouge, dont la vie combattit misĂšre et injustice, reste l’emblĂšme des convulsions de l’histoire de France dans la derniĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle.