Le banquet des affamés

DAENINCKX Didier

Maxime Lisbonne (1839-1905) est probablement pour la majorité des Français un oublié de l’Histoire. Il joue pourtant un rôle politique très actif notamment durant « la Semaine Sanglante » de l’insurrection de la Commune en 1871. Condamné trois fois à mort, puis à perpétuité, il passe près de dix ans au bagne de Nouvelle-Calédonie. Amnistié, il rentre en France, renoue avec son domaine de prédilection, le théâtre, et fonde un journal d’opposition. Il aurait même inventé une sorte de « restau du coeur ». Dans cette énième production, Didier Daeninckx livre le portrait vivant, intimiste, d’un homme original, à la fois courageux et généreux, assez fantasque, ironique voire provocateur, et profondément révolutionnaire. L’occasion de parler et reparler de nombreuses personnalités politiques plus ou moins célèbres, comme Adolphe Thiers, Auguste Blanqui, Louise Michel, ou Henry Bauër et Jean Vallès. On sait tout de suite qui sont les bons et les méchants, le narrateur s’appesantissant sur une époque dont les maux qu’il dénonce ressemblent étrangement à ceux que déclament certains hommes politiques d’aujourd’hui.