Le pavé de l’ours.

TOSHIYUKI HORIE

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Japonais, traducteur, le narrateur revient après dix ans en France et souhaite voir avant de repartir un ami du temps d’une assez folle jeunesse parisienne. Celui-ci, photographe, habite maintenant la campagne normande ; ils se retrouveront donc à Caen, le temps d’un repas. Mais les itinéraires et les conversations aidant, les liens se renouent en tâtonnant et ils finissent la soirée dans la petite maison du photographe, partageant un dîner de fortune et regardant des clichés que le narrateur découvre peu à peu, empreints d’une mémoire douloureuse : l’ami, juif, n’a rien pu apprendre de l’histoire familiale, occultée par les survivants. Cette mise à nu involontaire rappelle au narrateur la fable de La Fontaine où Le pavé de l’ours prévenant vient écraser avec la mouche la figure de son compagnon.

 

Français par la culture, japonais par la sensibilité, ce récit mélange avec bonheur l’histoire de Littré et le lancer de camembert, le coucher de soleil sur la baie du Mont-Saint-Michel et la visite d’un chantier abandonné, des notations gourmandes et le handicap d’un enfant né aveugle, tout en explorant les surprises de la relation amicale avec sincérité.