Le Paradis terrestre. (Le Chat du Rabbin ; 4.)

SFAR Joann

Le chat est seul ; il se joint au conteur Malka et l’accompagne dans le monde de l’imaginaire. L’homme est impressionnant, avec sa criniĂšre blanche, ses yeux vifs, ses moustaches vibrantes. Pour gagner sa vie, il met en scĂšne une attaque de son vieux lion qu’il repousse avec la bravoure de don Quichotte. Nul n’est dupe et certains jouent le jeu par une obole en faisant semblant de croire Ă  cette comĂ©die vieillissante. Il va de village en village accompagnĂ© du soleil chaleureux, de la lune paisible et d’un serpent devenu leur ami. Nul mieux que lui ne sait Ă©voquer sa religion, son pays, ses habitants et sa propre vie qu’il met en scĂšne de maniĂšre poignante.

À l’image de L’exode (N.B. jan. 2004), cette sensible mĂ©ditation sur l’amitiĂ©, l’amour, la vieillesse, la mort, est un vrai bonheur. Elle est mise en valeur par un graphisme qui atteint ici la perfection de ses couleurs chatoyantes, de ses cadrages, et de la maniĂšre particuliĂšre qu’il a de faire parler les yeux des personnages. Peut ĂȘtre le changement de ton des derniĂšres pages annonce-t-il un prochain tome plus dramatique.