Le nid du serpent

GUTIÉRREZ Pedro Juan

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À Cuba, dans les annĂ©es soixante, Pedro a quinze ans. Issu d’une famille de petits bourgeois, il se demande comment devenir quelqu’un dans un pays Ă  la dĂ©rive. Le service militaire se profile Ă  l’horizon. Entre « luxure et dĂ©sespoir » Pedro s’excite et se dĂ©goĂ»te avec une vieille pute. L’armĂ©e, la canne Ă  sucre coupĂ©e des heures durant dans la boue, la gale et les morpions en prime, des hommes affamĂ©s, violents, qui tuent le temps : oĂč trouver quelques pesos pour boire, coucher et se camer ? DĂ©brouillard, planant dans l’abjection et le sexe, Pedro aime les mots ; plongĂ© dans la littĂ©rature, il s’essaie aux haĂŻkus. Comment fait-il aussi pour Ă©crire, rĂȘver, inventer dans cet univers totalitaire kafkaĂŻen ?

 

AprĂšs Le roi de La Havane (N.B. dĂ©c. 2004) oĂč sexe, violence, misĂšre et crasse composent le quotidien, l’auteur cubain explore Ă  nouveau les mĂȘmes thĂšmes. Avec en toile de fond une sexualitĂ© omniprĂ©sente et un besoin de solitude, il Ă©crit le livre pseudo autobiographique d’un « tigre sexuel » , « sĂ©ducteur accompli et maladif ». De ce tableau obscĂšne et dĂ©sespĂ©rĂ©, Ă©merge un Ă©crivain nĂ© pour ĂȘtre libre, soucieux d’avancer, impatient.