La nuit volée

NEDREAAS Torborg

La nuit volée, c’est celle que le narrateur consacre à une femme désemparée, rencontrée par hasard, qui l’a suivi chez lui, sans autre motif que le besoin impérieux d’être écoutée. Sa confession est longue et douloureuse. L’inconnue – elle ne dit pas son nom – est issue d’un milieu très pauvre dont elle a tenté de sortir en faisant des études. À dix-sept ans, saisie d’une passion irrépressible pour son professeur, elle lui a sacrifié sa jeunesse et s’est laissé détruire par cet égoïste et irresponsable. Après la rupture, elle a plongé dans la déchéance.

 

L’auteure de Musique d’un puits bleu (NB décembre 2009), femme de gauche, dénonce dans un style abrupt, avec quelques longueurs, une société encore ancrée dans les préjugés du XIXe siècle. Le sexe hors mariage est péché, il n’existe aucun moyen de contraception. Une jeune fille pauvre n’a d’autre recours que l’avortement, pratiqué dans des conditions sordides, lorsqu’elle est victime d’un homme sans scrupule. Cette histoire serait banale s’il ne fallait y lire la virulente satire d’une époque.