Durant la guerre d’Algérie, un jeune sergent intègre une compagnie commandée par un capitaine soucieux de civiliser les villageois d’un bled perdu. Mais, devant l’indifférence de ceux-ci, dans une folle réaction, le capitaine décide d’entourer le village d’un rempart construit en démolissant les maisons. S’enchaînent catastrophes et drames. Ce deuxième roman d’un auteur sexagénaire, autobiographique en partie, est attachant par la véracité des protagonistes, militaires français divers et femmes algériennes courageuses ; ainsi que par l’admiration, la tendresse, puis l’amour absolu d’une jeune Algérienne pour le sergent. Inquiétant aussi par la duplicité du capitaine, égocentriste forcené sombrant dans une folie aux conséquences tragiques pour les villageois et ses propres soldats. Cette atmosphère équivoque imprégnait déjà L’illettré (NB novembre 2006), chronique provinciale de l’Occupation. Le récit, bien conduit dans un style enlevé, suscite un intérêt permanent, mais cruauté et outrances le rendent, parfois, hallucinant et peu crédible.
Le mur du capitaine Aleguera
BARON Maurice