Autoportrait givré et dégradant

SPRENGER Anne-Sylvie

Judith, institutrice déprimée, a décidé de mettre fin à ses jours. Par un matin froid et gris de novembre elle se jette sous un train. Par chance, Paul le conducteur de la locomotive l’aperçoit et arrête l’express dans un grand crissement de freins. Une idylle se noue entre Judith et son sauveur. Paul est veuf et père d’une petite fille. Ils décident d’unir leurs solitudes. Remplie à la fois de bonheur et d’appréhension elle part pour une ville inconnue s’installer chez cet homme qui lui semble très séduisant mais dont elle ne perçoit pas la nature ambiguë. En chapitres très courts, à l’écriture sèche et directe, Anne-Sylvie Sprenger décrit par le menu la vie quotidienne et la descente aux enfers d’une femme-enfant qui cherche à être aimée à tout prix et qui se laisse happer par la folie. Elle analyse aussi celle d’un homme qui noie ses contradictions dans un alcoolisme de plus en plus dégradant. Roman du fantasme et de l’autodérision où l’enchevêtrement de la vie et de la fiction sont pour le moins déconcertants.