Le Front russe

Le narrateur, un jeune provincial, intègre le ministère des Affaires étrangères dans l’espoir de voir du pays. Mais un haut responsable bute dans son attaché-case, et voilà l’embauché aussitôt affecté loin du Quai d’Orsay dans un département nommé Le Front russe. Un placard à la sinistre réputation, en charge des pays émergents du sud de l’ex-U.R.S.S. Adieu les voyages ? Imaginatif, le débutant multiplie les efforts pour s’en sortir. Succès, re-succès. Sa carrière s’envolerait-elle ? Las, le destin est imaginatif lui aussi !

C’est une courtelinesque satire des moeurs de l’administration que signe Jean-Claude Lalumière, auteur de textes pour la radio. Elle emprunte curieusement la forme de l’autobiographie d’un jeune homme qui rate sa vie, les fragments de son passé et de sa vie privée étant plus ou moins bien venus dans le sujet. L’écriture en est fraîche, élégante et agréable, avec çà et là des trouvailles ; la gentille moquerie des propos vise aussi bien les autres que lui-même. Si la fin est plutôt triste, les inventions et mésaventures du fonctionnaire malchanceux font souvent sourire, voire rire.