Le plus grand philosophe de France

SFAR Joann

Pietr Cohen, un Hollandais vivant du commerce de faux Ă©crits de Spinoza, se retrouve par hasard capitaine d’un bateau pirate. Juif, il est recalĂ© du commerce triangulaire (auquel les flibustiers se convertissent) et dĂ©barquĂ© sur une Ăźle peuplĂ©e de deux tribus en guerre. En France, le comte AlarmĂ© de l’Implication, rĂ©solu Ă  devenir un grand philosophe, nĂ©glige sa femme Éponyme, qui se console d’abord en Ă©crivant, puis en sĂ©duisant son cuisinier. En Afrique, un petit prince embarque naĂŻvement sur un navire nĂ©grier, espĂ©rant aller en France, pays des sucreries. Du paradis, Dieu et Spinoza contemplent le spectacle. Cette comĂ©die picaresque et philosophique est passĂ©e Ă  la moulinette d’une imagination fertile, d’un humour absurde et d’une bonne dose de grivoiserie. Elle multiplie les personnages – dont certains repris de la BD (La comtesse Éponyme (Les LumiĂšres de la France), NB novembre 2011) – et les rebondissements : impossible de s’ennuyer ! L’Ă©criture enlevĂ©e mĂ©lange les registres de langue, passe des dissertations sur l’existence aux Ă©changes prosaĂŻques. Iconoclaste et paillard, le rĂ©cit s’offre aussi le luxe de brocarder le racisme et le capitalisme naissant. À condition de ne pas s’offusquer de sa libertĂ© de ton, cette farce sur la condition humaine offre un authentique moment de distraction joyeuse.