Le dîner

KOCH Herman

Un restaurant chic à Amsterdam. Deux frères et leurs épouses s’y retrouvent pour dîner. Soirée convenue, entre service obséquieux, menu faussement original, échange de banalités et sourires de commande, notoriété oblige : l’aîné est en pleine campagne électorale. Mais les deux couples ont des enfants, deux adolescents qui viennent de commettre – et de filmer – un meurtre gratuit. Quelle attitude adopter ? Entre les quatre convives dont chacun ignore ce que savent les autres, la tension est palpable. Car ils sont là pour « parler des enfants »…

 

Le repas fournit habilement le cadre théâtral et la structure temporelle de ce drame familial : de l’entrée au digestif, cinq actes, prologue et épilogue hors scène. Personnel et autres convives comme figurants ou spectateurs. L’occasion, pour Herman Koch, d’une peinture sociale qui, sans éviter les poncifs, témoigne cependant d’un humour corrosif. Au coeur de ce roman noir, l’attention est soutenue par le dévoilement progressif des personnages, les mères, louves aveuglément protectrices, les pères hésitants, dont seul le narrateur, l’inquiétant cadet noyé dans son histoire personnelle, a une véritable épaisseur psychologique. Il s’agit plutôt d’un roman de situation démonstratif, riche en rebondissements, qui ne peut laisser indifférent.