Le spectre d’Alexandre Wolf

GAZDANOV GaĂŻto

ÉmigrĂ© russe, il ne peut oublier l’homme qu’il a tuĂ© dans sa jeunesse. Un beau jour, il dĂ©couvre dans un recueil de nouvelles anglaises le rĂ©cit de cet Ă©pisode tragique admirablement racontĂ© par celui qui ne peut ĂȘtre que sa victime supposĂ©e. Il cherche Ă  entrer en relation avec lui, avec un intĂ©rĂȘt qui faiblit aprĂšs qu’il a, de maniĂšre totalement inattendue, ressenti pour la premiĂšre fois un amour profond pour une jeune femme Ă©trangement calme, comme absente. HantĂ©s par le mĂȘme spectre, ils vont Ă©merger ensemble de leur torpeur existentielle. GaĂŻto Gazdanov est mort depuis quarante ans, et son oeuvre longtemps confidentielle, toute entiĂšre Ă©crite en russe, n’est vraiment diffusĂ©e que depuis la fin de l’URSS. Il y a beaucoup de lui-mĂȘme dans ce texte nettement philosophique, Ă©crit Ă  la premiĂšre personne : rien ne peut effacer les actes dont nous sommes responsables, mais l’amour aide Ă  surmonter la passivitĂ© nihiliste de la rĂ©signation. La langue, extraordinaire de simplicitĂ©, permet Ă  l’auteur de bien exprimer sa personnalitĂ© complexe. L’importante postface d’Helena Balzamo facilite la comprĂ©hension de l’oeuvre de cet Ă©crivain nostalgique d’une patrie qu’il n’a jamais pu retrouver.