Comme un ruban de soie rouge

WONG Cecily

Hawaï, 1964. Bohai, patriarche de la richissime famille Leong, vient de mourir. Hong sa tante, Lin sa mère, Amy son épouse et Theresa sa fille – célibataire et enceinte – arrivent au cimetière. Toutes sont perturbées car de lourds secrets tardivement révélés ont gâché leur vie : se sentant victimes, et coupables aussi, elles reconstituent le passé. Le père de Bohai avait quitté la Chine en 1902. Devenu millionnaire, il a fait construire une somptueuse maison à Honolulu, mais personne n’y a trouvé le bonheur et le bilan est lourd.    Ce premier roman d’une jeune femme née à Hawaï s’appuie sur trois dates clés : 1909, 1942 et 1964, selon l’âge des quatre narratrices. Une légende chinoise dit qu’une femme et un homme destinés l’un à l’autre sont attachés par un fil de soie rouge invisible, mais s’ils vont chercher ailleurs, alors surgissent des noeuds maléfiques. Cependant la jeune romancière cherche à tout expliquer : elle accumule les détails et décortique trop la psychologie féminine. Le lecteur maîtrise mieux le récit dans sa seconde moitié. Par ailleurs le milieu mal connu des Chinois hawaïens ne manque pas d’intérêt et le suspense est indéniable. Auteur à suivre… (D.C. et M.-C.A.)