Daniel Silverman, romancier américain, juif athée, homosexuel, a pour compagnon fidèle un Noir. Son premier et presque unique succès littéraire remonte à de nombreuses années. Il est cependant invité à des conditions avantageuses par « Les Frères de l’Église évangélique réformée libre dans le Christ » pour une conférence dans le Minnesota. Une fois sur place, il s’aperçoit que ses hôtes, dirigeants, professeurs et élèves d’un collège fondamentaliste sont des chrétiens rigoristes, à la pensée ultra-orthodoxe. Ses propos sur la sexualité, l’avortement, l’évolutionnisme, le mal, la liberté de pensée, opposés aux préceptes intangibles des Nouveau et Ancien Testaments, fréquemment cités et référencés, seuls critères de jugement, font scandale. Ils lui valent une violente opposition, apparemment unanime, qui, au-delà de (très) longues discussions philosophico-scientifiques, menace sa vie de membre de la « clique sodomo-sioniste » d’autant plus qu’il est bloqué par une exceptionnelle tempête.
Dans ce deuxième roman paru en France après La Conspiration des Ténèbres (2004) l’écrivain essayiste (Vers une contre-culture, N.B. avr. 1971) et historien attire l’attention crûment, sans nuances, sur la fracture morale et religieuse caractérisant les États-Unis.