Le crime du comte Neville

NOTHOMB Amélie

Sérieuse, dix-sept ans, fille d’un aristocrate belge désargenté, est mal dans sa peau. Elle décide de passer une nuit à la belle étoile dans la forêt voisine du château familial. Frigorifiée, elle est recueillie par une chiromancienne noctambule qui révèle au comte Neville en lui remettant sa fille que pendant sa prochaine garden-party annuelle (la dernière, car le château est en vente) il tuera un de ses invités. D’abord sceptique, il finit par croire à la fatalité de cette prédiction. Spécialiste des réceptions mondaines et des usages de sa classe, il cherche une victime, jusqu’à ce que Sérieuse, au courant, réclame le rôle… 

Amélie Nothomb (Pétronille, NB novembre 2014), issue d’une famille aristocratique belge, est elle-même « baronne » depuis juillet dernier. Elle connaît bien le mode de vie actuel de la noblesse et sa hantise de « faillir au paraître », sacrifiant parfois l’essentiel pour sauvegarder un peu du faste d’antan. Les dialogues vifs et réjouissants de personnages pittoresques pétillent en courts chapitres. Des réflexions simples et réalistes, quelques aphorismes bien venus, traduisent la difficulté de ressentir le mal-être des autres. Cette fable amusante, à la fois légère et profonde, se lit d’une traite avec le sourire. (F.G. et D.A.)