La libération de la femme a-t-elle réellement amélioré la vie des femmes ? Non, répondent Eliette Abécassis et Caroline Bongrand, qui dressent un inventaire des dégâts du féminisme sur une femme vampirisée par son travail, son foyer, et conditionnée par les médias à être mince, belle, intelligente et surtout performante à l’égal des hommes. De la contraception au ménage, du divorce à l’accouchement, les deux romancières, tout en soulignant quelques vérités, évoluent dans une spirale de négativité et montrent les effets pervers de chaque progrès accompli. De leurs propos radicaux et souvent caricaturaux, où l’homme égoïste, le « gynokiller », remplace le bon vieux « macho », se dégage une grande désillusion. Malgré un certain humour caustique, c’est un bilan pessimiste qui ne propose pas de solutions pour faire évoluer les règles d’une société exerçant effectivement d’énormes pressions sur les femmes.
Ni psychologues, ni sociologues, les auteures (totalisant quinze romans à elles deux !) n’ont pour champ d’observation qu’un aspect limité de la condition féminine mais, tel quel, ce manifeste a pour principal intérêt les débats qu’il peut susciter.