Le correcteur

MENÉNDEZ SALMÓN Ricardo

Le 11 mars 2004, des bombes Ă©clatent Ă  Madrid dans quatre trains de banlieue : cent quatre-vingt-onze morts, de nombreux blessĂ©s. Vladimir, Ă©crivain devenu correcteur professionnel, travaille sur une traduction des DĂ©mons de DostoĂŻevski quand son Ă©diteur l’informe de cet acte de terrorisme attribuĂ© immĂ©diatement Ă  l’ETA. Vlad estime, quant Ă  lui, que les dĂ©tails des attentats ne concordent pas pour se permettre d’accuser l’ETA. L’avenir lui donne raison.

 

Ce tragique Ă©vĂ©nement n’est pas le sujet du livre mais un prĂ©texte. L’auteur entraĂźne son hĂ©ros dans une rĂ©flexion Ă©clatĂ©e, Ă  la fois retour sur son passĂ©, ses expĂ©riences déçues d’écrivain, son amour pour sa femme perdue puis retrouvĂ©e, son fils curieusement inconnu de ses proches, enfin son activitĂ© de correcteur et ses relations avec son Ă©diteur. ParallĂšlement, Vlad dĂ©roule sa vision du monde, son athĂ©isme tempĂ©rĂ©, le dĂ©senchantement de la sociĂ©tĂ©, les mensonges des politiques. MalgrĂ© un certain Ă©parpillement, cette marqueterie est agencĂ©e avec un humour distanciĂ©, dans un style oĂč la phrase s’épanouit en formules bien frappĂ©es dans un vocabulaire recherchĂ© jusqu’au nĂ©ologisme.