Le bureau des complots

Onze ans après le 11 septembre, la théorie du complot frappe de nouveau. Aux ordres de mystérieux commanditaires, une officine sans peur, sans haine et sans scrupule exécute fidèlement son plan d’attentats. Tout est minutieusement prévu. Les pirates sont formés, mais comme on ne leur fait pas confiance, un système de télécommande des avions est mis au point. Les tours sont minées. Un appareil militaire est substitué au Boeing du vol 77 pour tromper les défenses du Pentagone et, surtout, l’agence déménage de la tour WWC 7, celle qui s’effondrera sans cause apparente. Six mois plus tard, les prochaines cibles sont mises au point : la vache folle, la grippe aviaire, et même… un président noir pour les États Unis. Son nom devra ressembler à Oussama.

Sur un thème largement exploité, le scénario introduit quelques éléments originaux dans un déroulement simple et dépouillé faisant ressortir le cynisme des protagonistes : monter une attaque est un travail de bureau comme un autre, excluant toute improvisation. Très sobre, le dessin, grisé et géométrique, laisse beaucoup de place à un texte un peu didactique. Uniformément représentés en forme de bornes kilométriques, les personnages parviennent à une certaine expressivité tout en ne se distinguant les uns les autres que par quelques attributs symboliques. Aucun débat de fond ne viendra perturber l’assurance des auteurs qui parsèment l’ouvrage d’indices supposés parer à toute contradiction.