Le béton qui coule dans nos veines

SCHAACK Laurence, HAMEL Goulven

Le Bronx, New York, 1982. Un jeune graffeur talentueux, Prince G, meurt percuté par une rame de métro dans un tunnel. Dix ans plus tard, ses amis, dispersés, se remémorent l’adolescent et l’époque, qui voyait l’émergence du mouvement hip hop. Certains parmi eux sont devenus riches et célèbres, comme rappeurs ou comme producteurs. Son ancienne petite amie, danseuse douée, s’est reconvertie en professeur de taekwondo.

 

A chaque chapitre son intervenant, incarnant un des aspects du hip hop; même si l’intrigue tourne autour de Prince G et de sa mort, cette construction donne un côté décousu et frustrant au roman: à peine s’est-on attaché à un personnage qu’il disparaît! Bien sûr, la fiction (dans cette collection) est un prétexte, mais quand même… Sous une écriture volontiers adaptée au thème, rageuse, énergique et rythmée, toute une culture émerge au fil des lignes, expression d’une communauté minée par la pauvreté, la discrimination raciale et la violence. Comme au sein des 40 pages de documentaire qui accompagnent le roman, les noms d’artistes et les termes anglais abondent: un peu indigeste pour le béotien. Dans l’ensemble, l’immersion, assez vivante, reste intéressante.